Hélas …
Une ambiance de mort règne aujourd'hui … celle de Jésus qui ne tardera pas, et celle des scribes et des pharisiens qui, bien que vivants semblent déjà morts. Matthieu concentre en six versets, un abondant vocabulaire de mort. Il est question de sépulcres, d'ossements de morts, de tombeaux, de sang versé, d'assassinat …
Huit fois Jésus traite les scribes et les pharisiens de malheureux (ou hélas), comme huit fois, il avait annoncé bienheureux (ou en marche) ceux qui se situent en vérité dans leur relation avec Dieu et la totalité du réel. Hélas ! Cette imprécation est moins une malédiction qu'une profonde douleur qui culmine dans la lamentation de Jésus quelques versets plus loin : « Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu (Mt 23, 37) ! »
L'apparente justice, l'apparente pureté, l'apparente piété masquent mal la mort qui règne à l'intérieur de l'homme dont la pratique de la loi néglige la justice et l'amour. Ainsi, l'hypocrisie et l'iniquité dénoncées par Jésus conduisent à la mort, celle de l'hypocrite d'abord, mais aussi celle de ceux à qui il impose de lourds fardeaux et enfin, celle de Jésus qui dans la ligne des prophètes sera mis à mort.
Hélas … combien de fois Jésus veut nous rassembler et nous donner la vie … et nous n'avons pas voulu ! Nous pouvons choisir résolument le chemin des béatitudes, il est chemin de vie !