Aux avant-postes
Jésus invite ses disciples à la veille et à la vigilance, mais comment les garder quand l'attente se fait longue ? Comment garder au cœur ce sentiment d'urgence quand la routine s'installe ? S'agirait-il seulement de la prière ?
La parabole du bon et du mauvais serviteur peut nous aider à réfléchir. Jésus appelle en chacun le serviteur fidèle, la figure responsable et consciente de la charge et de la mission reçue. Il s'agirait peut-être d'un état, de cet état de service et de disponibilité en soi, aux autres et pour Dieu à continuer son œuvre, que ce soit par la prière ou l'action.
Le Pape François appelle cet état, dans sa nouvelle constitution pour les moniales, « l'exode du soi autocentré » où chaque personne découvrant son insuffisance, « se met en chemin, attiré par le visage du Dieu saint et, en même temps, par « la terre sacrée de l'autre », pour expérimenter une communion plus profonde. » Or nous savons tous que pour ceux-là et pour tous les chercheurs de Dieu, le temps presse, le temps humain semble même trop court et leur fait regretter de ne jamais en avoir fait assez. Il y aura toujours à visiter, donner à manger, habiller, soigner des frères et des sœurs qui sont en prison, migrants, réfugiés et persécutés, des familles blessées, des personnes sans travail, des pauvres, des malades, des victimes des dépendances …
C'est à ces « avant-postes » que se tiennent les bons serviteurs dont le monde et l'Église ont besoin. « Soyez phares, pour ceux qui sont proches et surtout pour ceux qui sont loin. Soyez flambeaux qui accompagnent le chemin des hommes et des femmes dans la nuit obscure du temps. Soyez sentinelles du matin qui annoncent le soleil levant. »
(Citations extraites de la Constitution apostolique du Pape François : « Vultum dei quaerere » sur la vie contemplative féminine, 29 juin 2016).