N’avez-vous jamais lu ?
« Vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez acquérir, par elles, la vie éternelle… Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie… » (Jean 5, 39-40).21
Affirmation redoutable de Jésus : elle révèle toute la gravité de l'interrogation « ironique » de l'Evangile de ce jour ! « N'avez-vous jamais lu ce que fit David… ? »
Serions-nous devenus sourds à la voix qui parle dans l'écriture de la Loi ; aveugles au sens vital qui parcourt la totalité de la Parole ? Oui ! Dieu a sans cesse parlé du don inconditionnel de la vie, don qu'il fait, inlassablement, de Lui-même : comment se fait-il que nous ayons si peu entendu ?
« Si vous aviez compris que le Sabbat est fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat, vous n'auriez pas condamné… »
Tout est là, en effet : la condamnation de soi-même ou de l'autre humain, au nom de la Loi, relève d'une profonde méconnaissance du Visage de Dieu, de sa demande silencieuse et instante, qui sans cesse nous espère et nous appelle à vivre debout, dans la liberté. La reconnaissance de Dieu s'enfante en nous quand nous consentons au souffle « saint » qui nous habite : « Au plus insu de notre corps germe la Bienveillance qu'il s'agit de mettre au monde : elle fera de chacun de nous un fils ou une fille du Souffle » (Lytta Basset).
