Nul ne témoigne s’il ne vit la Parole, où l’homme gagne sa joie quand il se perd
Autour de Jésus, il y a des places à prendre. Ainsi le comprennent deux figures majeures du groupe des douze apôtres – Jacques, que nous fêtons aujourd'hui et Jean, son frère.
Dans l'Evangile de Matthieu, nous sommes, ici, situés à la fin du ministère galiléen de Jésus, aux portes de son entrée à Jérusalem : la tension est extrême entre Jésus et les autorités religieuses de son temps. C'est l'heure du combat du « pouvoir », le « combat du Roi » qui va vers son dénouement : il est temps de se ranger en ordre de bataille !
Les deux frères – Jacques et Jean – veulent être associés étroitement à l'autorité de Jésus qui ne manquera pas de se manifester de manière éclatante. Et leur demande semble légitime…
Mais de quelle autorité Jésus veut-il être revêtu ? La prosternation de la mère des fils de Zébédée en dit long sur nos représentations de la gloire et du pouvoir du Christ : à force de nous croire obligés de nous agenouiller devant lui, nous avons oublié que lui, Jésus, s'agenouille aux pieds de ses disciples pour leur signifier le poids de sa gloire paradoxale.
L'autorité du Christ est celle du suppliant : elle est attente, prière, quête inlassable de la libre reconnaissance de ses frères et sœurs en humanité, envers lui et entre eux.
Ainsi se dessine la figure de l'apôtre, disciple de la Parole, revêtu de l'autorité du Maître-Serviteur : « Nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des vases d'argile ; ainsi on voit bien que la puissance extraordinaire que nous avons ne vient pas de nous mais de Dieu » (2 Corinthiens 4,7).
