Rusés comme les serpents, candides comme les colombes
Qui voudrait privilégier la figure du serpent contre celle de la colombe ? Qui choisira la ruse face à la simplicité ? Justement, l'Évangile, dans un contexte de combat et de contradiction, nous demande de revêtir cette double identité paradoxale !
Portrait du serpent, par ailleurs tellement décrié dans l'Écriture : toujours en éveil, il ne se laisse jamais surprendre, il met en œuvre une forme d'intelligence subtile que l'on appelle la « ruse ». Portrait de la colombe, image de l'Esprit dans le Nouveau Testament : toute de simplicité, de douceur, de limpidité…
« Ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire (…) Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. »
Le « témoin », invité à entrer dans l'insouciance filiale…
Revêtue de la force de la colombe, je jetterai bas les masques, ma parole se donnera directe et sans détours, sans calcul et dans la confiance, je ferai place à l'autre, bannissant tout retour sur moi-même.
Revêtue de la prudence du serpent, je garderai les yeux ouverts sur le réel, je veillerai pour traverser les illusions, cœur intelligent, je m'ouvrirai au travail tranchant de la lumière dans les ténèbres de l'esprit…
Telle est la persévérance du disciple de l'Évangile : demeurer debout dans l'inconditionnelle espérance de la venue du Fils de l'homme…
« Celui qui tiendra jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé ».
