Notre-Dame de Pépiole Bienvenue dans notre chapelle

Mardi 6 juin 2023

Regarder le visage et, dans le visage, l’humain

                     Arcabas

Au début de ce passage, les adversaires de Jésus s'approchent avec des paroles pleines de duplicité : « Nous savons que tu enseignes la voie de    Dieu en toute fidélité, sans redouter personne, car tu ne regardes pas le visage des humains. » En réalité, il est écrit littéralement « tu regardes dans le visage des humains ». Jésus regarde le visage de la personne qu'il a en face de lui, il regarde même derrière l'apparence, à l'intérieur : il discerne l'écart entre leur visage et ce qui est à l'intérieur, il dénonce l'hypocrisie.

Jésus invite à nous interroger, à propos de la pièce de monnaie : « quelle image et quelle inscription ? ». Regardez bien, regardez à l'intérieur du visage « Quelle image voyez-vous ? ». La Genèse nous dit que tout humain est créé à l'image du Dieu vivant dont on ne peut se faire d'image. À l'extérieur, chacun de nous possède un visage unique, personnel qui porte les traces de notre histoire, celle du temps. À l'intérieur chaque personne porte l'image de Dieu, faite de liberté, d'infini, d'éternité, de soif de créer. À l'extérieur, notre visage porte un nom personnel et celui de notre famille, trace d'une histoire particulière, d'une culture. À l'intérieur, il y a un nom, qui nous est donné par Dieu, disant : « celui-ci est mon enfant bien aimé, écoutez-le, écoutez-la ! » (Marc 9,7).

À l'extérieur, César porte un masque, et il peut devenir trompeur, piquant, dévoreur. Et à l'intérieur, tant de mystère. Regarder le visage de l'autre, regarder au-delà du visage dans le visage, à l'intérieur. Se demander quelle image, quelle inscription ? Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. L'infiniment particulier existe dans les deux dimensions de la personne que nous avons en face de nous. Le côté César est dangereux et si touchant, si puissant et si fragile. Le côté divin est tellement extraordinaire qu'un vertige nous prend, une espérance folle.