« Ne craignez pas… courage ! »
Telle est la consigne de Jésus. Il s'agit non pas de ces craintes fugitives qui empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui nous saisit au moment de témoigner de notre foi et de notre attachement à Jésus-Christ ; crainte de paraître fou, ou dépassé ; crainte de la persécution. Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange : « Le disciple n'est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu'ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison ! » Notre raison de ne pas craindre, c'est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et, dès le départ, nous sommes compromis par lui et avec lui.
Notre audace de témoins, est paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c'est que Jésus est allé jusqu'à la mort ! Mais il ajoute aussitôt : « Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n'est secret qui ne sera connu. » Ce que le disciple crie au monde, c'est ce que Dieu lui a murmuré à l'oreille, ce qu'il n'a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d'impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C'est un message tout d'intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes.