Notre-Dame de Pépiole Bienvenue dans notre chapelle

Dimanche 16 juillet 2023

Le semeur est sorti pour semer…

Dans la Palestine du temps de Jésus, si un champ produisait dix pour un, c'était une bonne récolte. Alors, si ton champ parvient à produire cent pour un, quelle folie !

Première clé : entendre que ce qui est folie à mes yeux est sagesse de Dieu ! Il me faudrait donc quitter une manière de voir le monde, myope et rétrécie, pour entrer dans un autre regard, ouvert à une réalité nouvelle pleine de sens et de promesse. Regarder ce vieux monde, conventionnel et si peu humanisé comme un pays nouveau. Le parcourir, ce monde, à la manière de Jésus, avec le même émerveillement : « Le Royaume de Dieu est au milieu de vous » ! Regarder plus profond en moi-même pour découvrir des possibles inespérés, inattendus…

Deuxième clé : la parabole demeure énigme ; elle ne s'explique pas ; elle ne dit rien ou peu à qui n'a pas d'oreilles ; elle dit beaucoup et tout, et dévoile le mystère, à qui se dispose à entendre, c'est-à-dire à laisser la parole pénétrer son cœur et le transformer. La parabole s'accomplit et dévoile son sens dans une réponse personnelle, vitale, décisive. En termes traditionnels, cela s'appelle conversion : que s'allège notre cœur épaissi dans la surdité ; que s'attendrisse la dureté de nos oreilles ; que tombe de nos yeux les écailles qui obscurcissent notre regard !

Troisième clé : l'amplitude du geste du semeur et la destinée obscure du grain tombé en terre, lui qui « pousse et de jour et de nuit, on ne sait comment », voilà le sens ultime de la parabole. Pas de discrimination en Jésus : tous les terrains de notre être reçoivent la semence… A charge pour nous d'habiter notre terre d'écoute, de discernement et d'offrande pour que « envoyés, nous portions beaucoup de fruits » et demeurions dans l'espérance.

« La Parole de Dieu, on ne l'emporte pas au bout du monde, dans une mallette…

Une fois que nous avons connu la Parole de Dieu, la recevoir ; une fois que nous l'avons reçue, la laisser s'incarner en nous ; une fois qu'elle s'est incarnée en nous, ne pas la garder pour nous. Nous appartenons dès lors à ceux qui l'attendent.» (Madeleine Delbrêl)