« Elle gardait tous ces événements et les méditait en son cœur… »
Arcabas
En Marie, la Parole entre en alliance avec le Silence, comme avec son prochain le plus proche. Chaque événement touche la Vierge en sa pauvreté native, chaque événement devient, en elle, enfance de la Parole…
Car elle ne l'entend pas de loin, comme du dehors, elle ne s'en empare pas comme d'une chose achevée et déjà advenue : la Parole la traverse et s'accomplit en elle.
En cette passivité féconde, Marie naît à elle-même alors qu'elle donne chair au Verbe éternel. La Parole la travaille et la façonne, elle la transforme de l'intérieur.
Voici la grâce offerte à notre humanité : nous laisser toucher par le mystère des choses et le garder en nos vases d'argile.
Oui ! Marie peut être appelée « Mère de Dieu » : nous la voyons tout accordée à Dieu, à son essentielle humilité. Car Dieu s'éveille dans l'épaisseur des choses et des êtres où Il se cache, dans le berceau des mondes où Il repose…
Pure connaissance et silencieux savoir de la Vierge : tout s'accomplit en cette rencontre où l'attention très fine de Marie reconnaît et salue l'amitié prévenante du Père, penché depuis toujours sur toute humanité.
En nous aussi le Verbe, aujourd'hui, reçoit son Nom : « Jésus, le Seigneur sauve ».
