Marie Madeleine, celle par qui le Vivant se révèle
- audio : Théotime Langlois de Swarte – Corelli, Folia (extraits)
« Que ta langue désormais publie ces choses, femme, et les explique aux fils du Royaume qui attendent que je m'éveille, moi, le Vivant. Va vite, Marie, rassembler mes disciples. J'ai en toi une trompette puissante : sonne un chant de paix aux craintives oreilles de mes amis cachés. Eveille-les tous comme d'un sommeil, afin qu'ils viennent à ma rencontre et qu'ils allument des torches. Va dire : Le Bien-Aimé s'est éveillé, sortant du tombeau, sans rien laisser au-dedans de la tombe. Chassez, Apôtres, la tristesse mortelle, car il est réveillé Celui qui offre aux humains perdus la résurrection » (Romanos le Mélode, 6ème siècle).
Voici donc Marie Madeleine, toujours portant les aromates ou le parfum. Elle se tient toute proche du Christ, et pourtant sa main droite signale le retrait, l'espace du Mystère. Car devant elle, Jésus lui présente le pain, désormais signe de la reconnaissance, de la révélation. Marie Madeleine, absente du repas eucharistique, reconnaît le corps du Ressuscité, donné pour tous.
Et nos yeux s'ouvrent pour le contempler, nos mains se tendent pour le recevoir. Ce Pain de Vie vient guérir notre faim, creuser notre désir, raviver notre espérance. Marie de Magdala vient avec le parfum de l'onction de Béthanie : mémoire de sa passion pour Jésus, son Sauveur ; Marie Madeleine découvre et reçoit le Pain de l'offrande, Pain vivant, essentiel, universel, Pain donné en partage pour « rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés ».
Illustrations : Marie Madeleine au Jardin, Eglise Notre Dame de l'Assomption,Thiviers