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Psaume 136 – Quatrième semaine de Carême

Au sommet de ma joie

Veuillez suivre, de préférence, l’ordre indiqué en dépliant et en exécutant, tour à tour, chaque paragraphe

Lecture du psaume 136 par Nâzim BOUJENAH

Au bord des fleuves de Babylone
nous étions assis et nous pleurions,
nous souvenant de Sion ;
aux saules des alentours
nous avions pendu nos harpes.

C’est là que nos vainqueurs
nous demandèrent des chansons,
et nos bourreaux, des airs joyeux :
« Chantez-nous, disaient-ils,
quelque chant de Sion. »

 

Comment chanterions-nous
un chant du Seigneur
sur une terre étrangère ?
Si je t’oublie, Jérusalem,
que ma main droite m’oublie !

Je veux que ma langue
s’attache à mon palais
si je perds ton souvenir,
si je n’élève Jérusalem
au sommet de ma joie.

 

Zao Wou-Ki

Exil et Royaume

Et si notre condition spirituelle se révélait d'être tous migrants, tous exilés ?

 « Au bord des fleuves de Babylone

Nous étions assis et nos pleurions,

Aux peupliers d'alentour

Nous avions pendu nos harpes. »

Pour l'exilé, le temps est suspendu. Dans l'indigence, broyé par la nostalgie du passé et le souci lancinant de retourner à une condition ou une identité perdue, l'exilé vit l'expérience d'une dépossession radicale.

Mais quel est ce manque qui ne nous laisse que cris et larmes

alors que parole et chant s'éteignent en nous ?

Notre peur de manquer, notre crispation dans le besoin d'accumuler les biens, les réussites, les êtres…

Installés dans la tranquillité des nantis, nous traversions nos jours alourdis de bagages futiles, nous ployions sous le poids de nos encombrements multiples.

Tels sont les geôliers et les bourreaux qui nous tiennent captifs : dépossédés, nous voici vides, perdus en terre étrangère, assourdis de silence.

« C'est là qu'ils nous demandèrent

Des cantiques, des airs joyeux !

Chantez-nous, disaient-ils,

Un cantique de Sion. »

C'est là qu'un autre appel vient nous chercher et nous met dans l'urgence d'écouter une autre Voix qui parle en nous. C'est là que se réveille, en nous, la mémoire du Royaume.

« Si je t'oublie, Jérusalem,

Que ma droite se dessèche.

Que ma langue s'attache à mon palais

Si je perds ton souvenir. »

D'exilés que nous étions, nous devenons pèlerins, tendus dans le désir de cheminer en terre du Royaume, terre de Promesse, terre du présent et de la Présence qui ouvre notre avenir. Notre langue ne colle plus à notre palais, la source de nos chants n'est plus tarie : nous mettons Jérusalem, au plus haut de notre joie !

Marchons ainsi, marchons plus légers : cœur ouvert et mains nues, dans la confiance que le jour se lève et que la lumière brille au profond de la nuit.

 Jérusalem, retourne au Seigneur ton Dieu (par le Chœur Saint-Ambroise)

JÉRUSALEM, JÉRUSALEM,
RETOURNE AU SEIGNEUR TON DIEU !

1
Entends-moi, Seigneur, je crie vers toi !
Pas un qui me console !
Mon cœur en moi se retourne, vois mon angoisse,
fais venir le jour que tu as proclamé !

2
Criez vers le Seigneur, remparts de la sainte Sion !
Jérusalem, laisse couler tes larmes comme un torrent,
répands ton coeur comme de l'eau devant la face du Seigneur !
Debout ! Pousse un cri dans la nuit, élève vers lui les mains !

3
Seigneur, souviens-toi de ma misère et du fiel de mon angoisse !
Je me souviens et mon âme en moi s'effondre !
Mais au matin, Seigneur, tu renouvelles tes tendresses ;
ma part, c'est le Seigneur en qui j'ai mis mon espoir !

4
Je ne donnerai point de répit à mes yeux
et point de trêve à mes larmes
afin que le Seigneur regarde du haut de sa demeure
le malheur de la fille de Sion.

5
Dans une fosse ils ont précipité ma vie ;
vers toi, Seigneur, j'ai crié : “Je suis perdu !”
J'ai invoqué ton nom, Seigneur, écoute mon appel !
Tu t'es fait proche et tu m'as dit : “Ne crains pas !”