Procession et Messe des RAMEAUX
Célébrées par le Père Michel DENIS, sur le parvis de la chapelle,
en plein air, si le temps le permet !
« Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! »
Mt 21, 9 (Étymologie « Hosanna ! » : « Sauve ! »)
La Bible expliquée par la peinture… Prier avec la fresque de Giotto.
Etonnant : un Roi fait son entrée triomphale et messianique à Jérusalem sur…. Un âne !
Les personnages de la foule qui accueillent et acclament Jésus sont dépeints dans des attitudes multiples. Mais tous manifestent la même attention, ils désignent et reconnaissent Celui qui vient à eux et qui est l'incarnation de la promesse messianique. Certains, les plus jeunes, sont en mouvement et cueillent des rameaux de palmier quitte à monter et à tendre la main vers le haut des arbres : ils sont signe de victoire. D'autres personnages étendent leurs manteaux sur le chemin, signifiant par là que devant Celui qui apporte la délivrance le vêtement protecteur n'est plus nécessaire.
Le Roi victorieux, annoncé par le Prophète Zacharie, est monté humblement sur un âne. En hébreu, le mot « âne » possède la même racine que le terme « matière ». Il désigne l'élément instinctif de l'homme, le trop plein des sens et des désirs incontrôlés. Le Christ chevauchant l'âne est le signe du Christ qui maîtrise la matière. De plus l'âne Le mène au Temple, lieu de la rencontre avec Dieu. Au bas du tableau, un personnage jette son manteau sous les pieds de l'ânesse et de son ânon, comme une peau inutile et piétinée. Il porte une robe rose, couleur liée au Christ et signe de régénération. Il symbolise l'homme nouveau se dépouillant du vieil homme.
Comme pour bien marquer l’abîme qui sépare le Christ du monde qu’il est venu sauver, le peintre a aménagé un espace vide devant lui, un espace significativement investi par la seule tête de l’âne. Si enflammé que soit l’accueil de la foule, tout dans cette scène repose sur un malentendu, le monde n’étant pas encore en mesure de comprendre le message évangélique qu’il reviendra aux apôtres de répandre dans tout le pays. Entre le groupe résigné des disciples, accablés par avance, et la multitude en joie, Jésus apparait bien seul. Symboliquement encadré par les deux ânes du cortège (on voit dépasser la tête de l’ânesse du groupe des apôtres) et par les deux enfants du paysage aux oliviers, Il progresse sans faiblesse vers la fin tragique de sa mission. L'ambiance et la lumière du tableau portent la liesse d'un peuple et le triomphe d'un Roi ; pourtant l’heure est à la sévérité et au pressentiment puisque cette entrée solennelle n’est autre que le prélude au mystère de la mort et de la résurrection de Jésus.
Commentaires en partie inspirés par Paule Amblard, Historienne de l'art, spécialiste de l'iconographie médiévale et de la symbolique chrétienne et par Gérard Denizeau, Historien d'art, Musicologue et Ecrivain.
Nos rameaux levés vers le Ciel, marchons à la suite de Jésus jusqu'au bout !
Saintes Fêtes des Rameaux, sous le regard bienveillant de
Notre Dame de Pépiole !