Pour toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte
Non ! Ce n'est pas d'abord affaire de morale, de trésor accumulé ou de perfidie du serpent : c'est le combat des ténèbres et de la lumière !
« Adam, où es-tu », demande le Seigneur Dieu dans le Jardin de la Genèse ; où sommes-nous, où en sommes-nous ? Enfermés en nous-mêmes ? Absorbés dans nos combats imaginaires, recroquevillés, prostrés, fatigués de tout ? Quand, dans la peur, nous enserrons, nos trésors, ne sommes-nous pas incurvés en nous-mêmes, incapables de bondir et de nous envoler dans notre espace intérieur ?
« Là où est ton trésor, là sera ton cœur »
Oui ! En notre intérieur, encombré de nos passions et de nos angoisses, notre attention s'arrête sur une porte étroite et basse, qui troue le mur de nos aveuglements.
Porte étroite de la prière, du dialogue avec Celui qui nous attend ; une Voix nous appelle : « Ô vous tous qui passez, faites attention et voyez… ».
L'Evangile nous conduit jusqu'au seuil ; Jésus nous demande de le franchir et de fermer la porte de ce nouvel espace.
Par grâce, nous nous retrouvons du côté de la « Conversation », dans ce Jardin originel où Adam s'entretenait avec Dieu, à la brise du soir (cf. Genèse 3,8). Le Jardin d'Eden, l'espace du Royaume, la Chambre Haute est désormais intérieure à toi-même, c'est ton cœur de chair, habité par l'Esprit de Dieu.
Illustrations : Le démon et l’avare, Saint-Parize-le-Châtel, Nièvre – Moine en prière, Cloître de Charlieu