Prie ton Père dans le secret
Nous entrons en Carême, un peu comme nous pénétrons dans une crypte : en ce lieu secret, caché : « Pour toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père, dans le secret » (Matthieu 6,6). Nous entrons dans la nuit, dans le silence. La lumière s'infiltre à peine, mais elle indique une direction, vers l’orient. Là où nous allons…
Quand les temps et les cœurs sont troublés, quand les époques s'en vont en lambeaux, notre vol semble plus assuré dans la nuit que sous les lumières factices et clinquantes qui nous rendent aveugles.
Comme cette chouette, symbole de contemplation et de sagesse, nous sommes invités à cheminer dans la nuit de la foi : pour écouter, voir, sentir, et peut-être retenir encore les mots qui se pressent au seuil de notre bouche, pour entendre la Voix du Père qui nous cherche.
Entrer dans l'espace de la prière, là, Dieu nous cache en Lui-même :
« Oui, Il me réserve un lieu sûr au jour du malheur ;
Il me cache au plus secret de sa tente, il m'élève sur le roc » (Psaume 26)
« Qu'elle est grande, Seigneur, ta bonté ! Tu la réserves à ceux qui ont en toi leur refuge. Tu les caches au secret de ta face, loin des intrigues humaines ;
Tu les mets à couvert sous ta tente, loin de la guerre des langues.
Sur ceux qui te servent, que s'illumine ta face, sauve-nous par ton amour » (Psaume 30)
Prier, dialoguer en amitié avec le Christ car c'est lui la Face du Père, « Image du Dieu invisible ».
Prier, plonger dans les eaux de notre baptême : car nous sommes plongés dans sa mort et notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, notre vie, paraîtra, alors nous aussi nous paraîtrons avec lui en pleine lumière (cf. Colossiens 3,1-4).
Illustrations : Crypte, cathédrale St. Bénigne, Dijon – Orant, Crypte Abbatiale de Cruas