Notre Père - Le Créateur, Père des vivants
Méditation
Le drame de notre humanité consiste en ceci, depuis toujours : la création n'est pas reçue. Dieu n'est plus envisagé comme donateur de tout bien : il devient notre rival. Pour que la création s'accomplisse et s'achève, il faudra que le don soit reçu et le Donateur reconnu en notre humanité. Tel est le Don de l'Esprit : à partir du cœur blessé de Jésus, nous devenons capable de recevoir et de donner, capable d'aimer en vérité.
Nous pouvons méditer la traversée du désert : expérience de résistance et de refus du Père Donateur de tout bien, donateur de liberté. « Tu nous as fait sortir dans le désert pour nous faire mourir » ! Dans notre confusion et notre peur, nous prenons le don de la vie pour la mort.
Mais Jésus fait imploser la mort par le bouillonnement de sa vie : Jésus descend dans la mort et, là, il révèle Dieu encore plus grand, encore plus vivant. « Dieu déborde la dignité de Dieu quand il se fait notre Dieu » (Maxime le Confesseur).
Avec Jésus, l'expérience amère de la mort se conjoint, en nous, à la douceur de la miséricorde : « Le Dieu qui a dit : ‘Que des ténèbres resplendisse la lumière', c'est celui qui fait resplendir en nous la connaissance de sa gloire qui rayonne sur la face du Christ » (2 Corinthiens).
Ainsi, croire que la puissance de la mort ne règne pas sur la terre, c'est croire Jésus, le Ressuscité, adosser notre vie à sa résurrection. Croire en la résurrection, c'est faire l'expérience ultime de la paternité de Dieu.
Chant : « Dieu que nul œil de créature » par Le Chœur de l’Abbaye de Notre-Dame du Bec