Notre-Dame de Pépiole Bienvenue dans notre chapelle

Cinquième Semaine de Carême – Lundi 4 avril 2022

Ne nous laisse pas entrer en tentation

Lecture du récit de la tentation : Genèse 2

 

Méditation

Le piège de la tentation

La tentation d'Ève, Musée de Cluny

Dieu place homme et femme dans le Jardin d'Éden pour une vie de relation heureuse, d'épanouissement, d'accomplissement. Tout est à notre disposition, tous les arbres du Jardin, sauf un seul… L'innocence originelle, signifiée symboliquement par la nudité sans honte de l'un devant l'autre, fait signe en direction d'une vulnérabilité mutuelle assumée dans la confiance. Mais, arrive le serpent qui parle ; il fait réentendre à notre oreille la parole de Dieu. Il nous la présente de manière ambigüe : « Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ». Nous n'entendons alors que l'exclusion du tout, notre mémoire se focalise sur l'interdit : « Si je n'ai pas accès à tout, tout de suite, alors je n'ai rien ! ».

Du coup Dieu m'apparaît comme un dieu qui restreint, empêche d'être heureux, un dieu qui serait jaloux de son pouvoir et de son savoir, qui ne voudrait pas partager tout avec l'être humain. Et ma mémoire commence à déformer la parole d'alliance : je mets l'arbre interdit au centre, je le regarde et le présente comme intouchable, inaccessible à jamais ! Le piège commence à se refermer : Dieu est vu comme un dieu qui restreint, sans raison valable, un dieu qui barre le chemin de la vie en menaçant de mort… Dieu devient un menteur, la parole originaire est infestée par le soupçon et le doute ; elle n'est plus digne de foi ; la confiance s'effrite.

Ruse du serpent : nous faire sortir de la relation dans la parole originaire, de la promesse d'accéder à la vie en se fiant à cette parole, à ce Dieu bienveillant. C'est le grand fantasme de l'autonomie solitaire et de surplomb, l'illusion de m'auto-créer, de me mettre à l'origine de la vie et de la mort, dans la maîtrise absolue du bon et du mauvais. Ce qui m'attire c'est cette indépendance, ce pouvoir : l'absence de toute véritable altérité.

Le poison de la suspicion est entré par l'oreille, il affecte notre faculté d'écoute de la parole ; il va maintenant s'emparer des yeux, de la vue, nous faire perdre le discernement. « Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils étaient nus » : l'homme et la femme entrent maintenant dans un savoir qui affecte leur relation, ils se perdent de bonne vue, leur nudité-vulnérabilité devient facteur de peur, dangereuse, menace de mort.

Méconnaissance de la Parole divine, doute quant à la bienveillance de Dieu, désir de s'affranchir de la relation avec Dieu, tels sont les trois facteurs de la tentation. Pour vivre dans la liberté, il nous faudra retrouver les chemins de l'écoute et de la confiance.

Psaume 141 : « Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants » par Le Chœur des Moines de l’Abbaye de Tamié

 

Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants.

02 À pleine voix, je crie vers le Seigneur ! À pleine voix, je supplie le Seigneur !

03 Je répands devant lui ma plainte, devant lui, je dis ma détresse.

04 Lorsque le souffle me manque, toi, tu sais mon chemin. * Sur le sentier où j’avance, un piège m’est tendu.

Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants.

05 Regarde à mes côtés, et vois : personne qui me connaisse ! * Pour moi, il n’est plus de refuge : personne qui pense à moi !

06 J’ai crié vers toi, Seigneur ! * J’ai dit : « Tu es mon abri, ma part, sur la terre des vivants. »

Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants.

07 Sois attentif à mes appels : je suis réduit à rien ; * délivre-moi de ceux qui me poursuivent : ils sont plus forts que moi.

08 Tire-moi de la prison où je suis, que je rende grâce à ton nom. * Autour de moi, les justes feront cercle pour le bien que tu m’as fait.

Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants.

Rendons gloire au Père Tout Puissant, à son fils Jésus Christ, le Seigneur, à l’Esprit qui habite en nos cœurs, pour les siècles des siècles. Amen.

Tu es mon abri, Seigneur mon Dieu, sur la terre des vivants.