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Psaume 50 – Cinquième semaine de Carême

Pitié pour moi, Mon Dieu

Veuillez suivre, de préférence, l’ordre indiqué en dépliant et en exécutant, tour à tour, chaque paragraphe

Lecture du psaume 50 par Maxime d’Aboville

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j’entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé.

Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes ;
alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Zao Wou-Ki

Comme le grain de blé tombé en terre

Voici le moment favorable, le « maintenant » du salut où approfondir le long travail de la déprise de soi.

Voici le temps où la mémoire de la mort laboure notre corps :

 « Pitié pour moi, mon Dieu, efface mes torts,

Lave-moi tout entier de ma faute, de mon péché, purifie-moi. »

C'est le temps du grand labour :

toutes les ronces, les épines, les scories inutiles qui encombrent notre terre viennent au jour.

Broyées par le soc de la charrue, nos complicités avec la mort nous remordent et nous déchirent.

« Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

Ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. »

Comment faire de ce temps de nécessaire mémoire de mort le temps d'une véritable déprise de soi ?

Aller jusqu'à la remise de soi sous un Autre regard, l'abandon entre les mains d'un Autre,

Lui qui, avec ce qui est poussière, peut faire lever un fruit de lumière.

Quel est son Nom, quelle est son œuvre ?

« Amour, Miséricorde, Créateur de cœur pur,

Donateur de l'esprit généreux,

Dispensateur de la joie qui libère. »

Lui, qui ne peut être appelé le « Tout-Autre » que parce qu'il se révèle le « Tout-Nôtre »,

voici que nous apprenons que nous sommes gardés en son Nom.

C'est lui qui, dans l'aveu de nos misères, recueille nos pauvretés en ses mains et les sème largement,

grains de blé enfouis en terre, promesse de moisson.

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit.

S'aimer soi-même c'est se perdre ; se quitter en ce monde, c'est se garder pour la vie éternelle. »

Voici le temps où s'ouvre la Nouvelle Alliance : la Parole de vie est inscrite, gravée en nos cœurs.

De solitaires et isolés dans les prétentions de notre moi, exilés du pardon, nous devenons solidaires,

dans la fraternité des grains de blé, promis à l'or des moissons sur la terre de notre Histoire.

Miserere Mei, Deus de Gregorio Allegri (par Choir of New College – Oxford)

Miserere mei, Deus :  secundum magnam

misericordiam tuam.
Et secundum multitudinem miserationum tuarum,

dele iniquitatem meam.
Amplius lava me ab iniquitate mea :

et a peccato meo munda me.
Quoniam iniquitatem meam ego cognosco :

et peccatum meum contra me est semper.
Tibi soli peccavi, et malum coram te feci :

ut justificeris in sermonibus tuis,

et vincas cum judicaris.
Ecce enim in iniquitatibus conceptus sum :

et in peccatis concepit me mater mea.
Ecce enim veritatem dilexisti :

incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi.
Asperges me hysopo, et mundabor :

lavabis me, et super nivem dealbabor.
Auditui meo dabis gaudium et laetitiam :

et exsultabunt ossa humiliata.
Averte faciem tuam a peccatis meis :

et omnes iniquitates meas dele.
Cor mundum crea in me, Deus :

et spiritum rectum innova in visceribus meis.
Ne proiicias me a facie tua :

et spiritum sanctum tuum ne auferas a me.
Redde mihi laetitiam salutaris tui :

et spiritu principali confirma me.
Docebo iniquos vias tuas :

et impii ad te convertentur.
Libera me de sanguinibus, Deus,

Deus salutis meae :

et exsultabit lingua mea justitiam tuam.
Domine, labia mea aperies :

et os meum annuntiabit laudem tuam.
Quoniam si voluisses sacrificium,

dedissem utique :

holocaustis non delectaberis.
Sacrificium Deo spiritus contribulatus :

cor contritum, et humiliatum,

Deus, non despicies.
Benigne fac, Domine, in bona voluntate tua Sion :

ut aedificentur muri Ierusalem.
Tunc acceptabis sacrificium justitiae,

oblationes, et holocausta :

tunc imponent super altare tuum vitulos.

Prends-moi en pitié, ô Dieu, dans la mesure de ta bonté ;

selon la grandeur de ta clémence, efface mes fautes.

Lave-moi à grandes eaux de mon iniquité,

purifie-moi de mon péché.

Car je reconnais mes fautes

et mon péché est sans cesse sous mes regards.

Contre toi seul j'ai failli, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux ;

ainsi tu serais équitable dans ton arrêt,

tu aurais droit pour toi en me condamnant.

Mais, en vérité, j'ai été enfanté dans l'iniquité,

et c'est dans le péché que ma mère m'a conçu.

Or, toi tu exiges la vérité dans le secret des cœurs,

dans mon for intime tu m'enseignes la sagesse.

Puisses-tu me purifier avec l'hysope, pour que je sois pur !

Puisses-tu me laver, pour que je sois plus blanc que neige !

Puisses-tu me faire entendre des accents d'allégresse et de joie,

afin que ces membres que tu as broyés

retrouvent leur joyeux entrain !

Détourne ton visage de mes péchés,

efface toutes mes iniquités.

O Dieu, crée en moi un cœur pur

et fais renaître dans mon sein un esprit droit.

Ne me rejette pas de devant ta face,

ne me retire pas ta sainte inspiration.

Rends-moi la pleine joie de ton secours,

et soutiens-moi avec ton esprit magnanime.

Je voudrais enseigner tes voies aux pécheurs,

afin que les coupables reviennent à toi.

Préserve-moi, ô Dieu, Dieu de mon salut, d'un arrêt sanglant :

ma langue célébrera ton équité.

Seigneur, puisses-tu m'ouvrir les lèvres,

pour que ma bouche proclame tes louanges !

Car tu ne souhaites pas de sacrifices,

je les offrirais volontiers tu ne prends point plaisir aux holocaustes :

les sacrifices [agréables] à Dieu, c'est un esprit contrit ;

un cœur brisé et abattu, ô Dieu, tu ne le dédaignes point.

Ah ! dans ta bienveillance, daigne restaurer Sion,

rebâtir les murailles de Jérusalem.

Alors tu agréeras des sacrifices pieux, holocaustes

et victimes parfaites alors on présentera des taureaux sur ton autel.