« Par la fenêtre ouverte, la Vierge envisageait le futur simple »
8 décembre 2023
En ce temps-là, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. » Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d'homme ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait la femme stérile. Car rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m'advienne selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.
Commentaire
Elle est enclose au cœur de sa demeure, posée en solitude à l'intérieur d'elle-même…
Et ce regard, tout entier tourné vers l'en-dedans, dans l'écoute pleine de la parole d'Alliance et de Promesse, conduit son attente vers la fenêtre ouverte sur son à-venir, notre avenir…
Alors le messager de parole la reconnaît et la salue : « Réjouis-toi, comblée de grâce »…
Il exalte Marie, assise au centre de son « humilité qui est une certaine certitude de soi ».
Il l'exalte comme « reine », couronnée de simplicité et d'espérance. Non sans question, ni étonnement. Mais sans concession au conditionnel, un pied au seuil du futur déjà pressenti, déjà en marche vers son accomplissement.
« Qu'il m'advienne selon ta parole ! Et l'ange la quitta » : réponse limpide, royale et sans partage de Marie en son pur consentement…
Le « Messager » peut la quitter, délesté de la Parole éternelle car, dans le « oui » d'une enfant d'Israël, le Verbe vient de trouver sa demeure en notre chair, en notre histoire.
« Mon bien-aimé élève la voix, il me dit :
Lève-toi, ma bien-aimée, viens !
Ma colombe cachée au creux des rochers,
Montre-moi ton visage,
Fais-moi entendre ta voix. » (Cantique des cantiques, 2,10-14)
Prière
Marie, ton « oui » a ouvert notre terre à la semence de la Parole
Marie, tu es sortie de la bouche du Très-Haut !
Comme une pluie matinale, ton « oui » a ouvert notre terre à la semence de la Parole…
Avant les siècles, dès le commencement, ton nom habitait le rêve de Dieu, promesse d'une humanité réconciliée, hospitalière à sa Parole…
Marie, tu es comme un canal issu d'un fleuve, un cours d'eau qui dessine le chemin du Royaume… Dès le matin, à travers ce « oui » que tu consens dans la simplicité de ton chemin de pauvre, Dieu fait briller sur nous son Visage de paix et son Nom qui nous crée… Dans l'espérance dont tu es toute pétrie, nous appelons nous aussi notre Dieu…
Chant : Voici la demeure de Dieu (par la Chorale de la Paroisse des Dominicains de Toulouse)