De la violence à l’émerveillement
10 décembre 2023
En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d'une femme, personne ne s'est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu'à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu'à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c'est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »
Commentaire
Que faut-il « entendre » de cette étrange page d'Évangile, alors que nous cheminons vers le mystère de Noël ? Sans doute que nous sommes toujours la proie d'une double tentation : celle de nous emparer de nous-mêmes et des autres par la violence de la mainmise ; celle de projeter sur Dieu nos représentations de la toute-puissance et de la gloire…
« Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux est assailli avec violence ; ce sont des violents qui s'en emparent » (12).
Tentation de confisquer pour nous-mêmes la Lumière, d'échapper à l'obscurité silencieuse de la foi !
Prétention de prendre le fruit par effraction, d'engloutir le Mystère dans notre vouloir captatif de toute-puissance !
Saurons-nous reconnaître le Très-Haut dans l'enfant vulnérable et fragile, sans feu ni lieu ?
Saurons-nous accueillir l'autorité, le pouvoir de sa parole, dès lors qu'elle se dit dans le balbutiement de l'enfance et que sa force consiste justement à déposer au firmament, sur fond de nuit sereine, l'arc des puissants ? Personne ne s'empare du Royaume : il nous vient et s'ouvre à nous, entre nous, comme espace de la grâce.
Prière
Toi, Dieu qui viens à Noël, te voici, désarmé : tu es l'Ami aux mains nues qui nous accompagne !
Tu nous appelles à passer de la violence à l'émerveillement : nous voici devant toi, avec ténacité et détermination, postés sur la branche des veilleurs pour contempler et nous donner, les uns aux autres, ta Lumière qui nous visite.
Chant : Ô très doux créateur des Cieux (par la Chorale de la Paroisse des Dominicains de Toulouse)
