« Tu n'auras plus le soleil comme lumière, le jour, la clarté de la lune ne t'illuminera plus : le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle et ton Dieu sera ta splendeur. Ton soleil ne se couchera plus et ta lune de disparaîtra plus, car le Seigneur sera pour toi une lumière éternelle et les jours de ton deuil seront accomplis » (Isaïe 60,19-20).
Aux aguets, oser entrer dans la Nuit
Que pouvons-nous faire d'autre que de rester aux aguets ? Pour entendre l'inouï et désirer l'inespéré : pour oser entrer dans la Nuit.
Jésus le Nazaréen a célébré les noces de pourpre et la Nuit est devenue la compagne d'éternité de son corps blessé. Avec lui, retrouvons, accueillons la Nuit originaire, abritons-nous en elle, avec lui, dans son Amitié.
Descendre en soi-même, posément, régulièrement, éprouver le repos de cette bienfaisante exploration. Sans angoisse ni vertige, croire avec simplicité que beaucoup d'autres font de même : nous ne sommes pas seuls !
Les yeux de la foi nous accoutument à la rude douceur de la Présence non ressentie encore. Et nous apprenons, de la Nuit, cette Présence-Absence, chargée de bénédiction, qui nous sculpte et nous donne forme cruciale de disciple de l'Evangile.
« Jésus dit : Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8,12).
Prière
Toi, le Christ, Tu offres un trésor d'Évangile, Tu déposes en nous un Don unique, celui d'être porteurs de Ta vie. Mais, pour qu'il soit évident que le Rayonnement vient de Toi et non pas de nous, Tu as déposé ce Don irremplaçable dans des vases d'argile, dans des cœurs de pauvres, Tu viens prendre place dans la fragilité de nos êtres, là et non pas ailleurs. Alors, sans que nous sachions comment, Tu fais de nous, si démunis et vulnérables, le Rayonnement de Ta Présence parmi les humains. Amen.
Chant : Abbaye du Bec Hellouin – À la mesure sans mesure