« A cause de Sion je ne me tairai pas et pour Jérusalem je ne me tiendrai pas en repos jusqu'à ce que sa justice jaillisse comme une clarté et son salut comme une torche allumée. Alors les nations verront ta justice. Alors on t'appellera d'un nom nouveau que la bouche du Seigneur désignera » (Isaïe 62,1-2).
Se lever dans la Nuit, comme au Premier jour de la semaine
Nous veillons en cet Avent, et nous nous éveillons, et nous sortons, alors qu'il fait encore nuit, sur les traces des saintes myrophores. Ces femmes qui ont suivi Jésus de la Galilée jusqu'en Judée et qui, au matin du Premier Jour de la semaine, se lèvent dans la Nuit pour l'embaumement du corps crucifié.
Nous portons en nos mains les parfums et les baumes qui apaisent et guérissent.
Se lever dans la Nuit de l'Avent, c'est toujours un Premier Jour, comme ce matin de la Pâque : un jour pour la quête du Plus-que-Vivant. Il ne fait pas encore jour : quand le fera-t-il ? Et d'ailleurs, importe-t-il tant qu'il fasse grand jour ?
Car, c'est dans l'endurance de la Nuit que le désir attend. Dans cette persévérance, notre chair entendra le nom nouveau qui nous appelle, nous retourne, nous détourne de nous-mêmes et nous tourne vers le secret de la Nuit de l'Autre : Dieu même qui nous reforme à neuf, comme le Christ Re-Suscité.
« Heureux ces serviteurs que le maître, à son retour de noces, trouvera entrain de veiller. Je vous le dis : le maître se ceindra, il les fera mettre à table et, passant de l'un à l'autre, il les servira » (Luc 12,37).
Prière
Par ton Esprit, Jésus le Christ, Tu souffles sur nous la passion d'une attente, l'attente d'une communion. Sans elle, comment percevoir la vocation à être levain dans la pâte de toute la communauté humaine ? A l'image de la Vierge Marie qui, loin de retenir pour elle-même Jésus son Fils, L'offre au monde, nous aussi nous voudrions Te donner ce que Tu nous donnes. Amen.
Chant : Abbaye de Tamié – Voici le temps du long désir