12 Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
13 Et, s'il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.
14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu.
A la recherche de la brebis égarée
Un double tourment habite le cœur et la conscience de tout humain, notre cœur et notre conscience : je ne suis pas digne d'amour, je ne suis pas capable d'aimer…
En venant habiter parmi nous à Noël, le Verbe fait chair nous délivre de ce double tourment : comme cette brebis égarée, il a quitté les verts pâturages de sa terre céleste, sa demeure où il vivait en paix dans l'unité du Père et de l'Esprit.
Semblable aussi à l'homme de la parabole qui découvre un trésor dans un champ et vend tout ce qu'il possède pour acquérir ce champ, le Christ, Verbe fait chair, liquide tous ses biens pour acquérir le champ de la nature humaine, pour épouser notre chair dans sa vulnérabilité, la porter sur ses épaules, lui qui est à la fois l'agneau et le berger de nos vies.
« Délaisser ce qui a de l’importance pour l’amour de ce qu’il y a de plus humble est propre à la puissance divine. Car Dieu fait même exister ce qui n’est pas ; il part à la recherche de ce qui est perdu tout en gardant ce qu’il a laissé sur place, et il retrouve ce qui était égaré sans perdre ce qu’il tient sous sa garde.
« Si l’un de vous, dit le Seigneur, a cent brebis et en perd une »… Vous le voyez, la perte d’une seule brebis a douloureusement éprouvé ce berger, comme si le troupeau tout entier, privé de sa protection, s’était engagé dans une mauvaise voie. C’est pourquoi, laissant là les quatre-vingt-dix-neuf autres, il part à la recherche d’une seule, il ne s’occupe que d’une seule, afin de les retrouver et de les sauver toutes en elle » (Saint Pierre Chrysologue, Sermon 168, 4-6 ; CCL 24B, 1032).
Le Christ Jésus, brebis muette conduite à la croix et bon berger venu à notre recherche, nous guérit du double tourment qui déchire notre cœur : nous sommes aimés ; nous sommes capables d'aimer.
Chant : « Ô Christ fils d'Adam » par la Paroisse des Dominicains de Toulouse