3 La quinzième année du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque du territoire de l’Iturée et de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, 2 et Anne et Caïphe étaient grands-prêtres.
C’est alors que la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert, 3 et Jean parcourut toute la région du Jourdain ; il prêchait le baptême de repentance pour le pardon des péchés, 4 conformément à ce qui est écrit dans le livre des paroles du prophète Isaïe :
C’est la voix de celui qui crie dans le désert : ‘Préparez le chemin du Seigneur, rendez ses sentiers droits.’ 5 Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; ce qui est tortueux sera redressé et les chemins rocailleux seront aplanis. 6 Et tout homme verra le salut de Dieu.
Toute chair verra le salut de Dieu (Lc 3,6)
Comment redevenir capable de voir le salut de Dieu à l'œuvre, c'est-à-dire le Christ Jésus, dans cette chair même. Que nous lui soyons une incarnation de surcroît. Les signes, les merveilles, même les « gadgets » du monde peuvent retrouver à travers nous leur sens ultime qui est de dire Dieu, comme Jean Baptiste, de préparer le chemin vers Jésus.
Peut-être sera-t-il nécessaire de nous tenir au désert !
Car le salut de Dieu ne peut se voir à l'œil nu : c'est le mystère du petit d'homme dans le sein de la jeune femme, mystère de Jésus dans le sein de Marie, mystère du corps du Christ confié au sein, parfois opaque, de l'Église, mystère de tendresse qui émeut et révèle les entrailles de Dieu même.
Le salut de Dieu, c'est ce grand travail d'enfantement que le prêtre Zacharie célébrait sur le berceau de Jean Baptiste : la tendresse, l'amour maternel de Dieu qui vient nous visiter ! Soleil levant sur l'ombre de la mort. (Lc 1,78).
Saint Paul comme Jésus entre dans ce travail : Dieu m'est témoin que je vous porte dans mon cœur ! (Ph 1,7). Et la vocation de tout baptisé est bien d'offrir à Dieu cette matrice de surcroît où la multitude va pouvoir renaître de l'amour même du Père, amour sauveur du Christ.
Nous sommes appelés à cet enfantement : si quelqu'un voit son frère dans le besoin et qu'il ne lui ouvre pas ses entrailles, où est l'amour ? (1 Jn 3, 17).
Entendre la voix qui crie dans le désert, c'est voir le salut de Dieu, communier à ce que l'autre peut devenir si nous le portons au cœur avec la tendresse même de Dieu.
Que cet Avent nous donne d'espérer, d'entrer dans l'espérance de Dieu pour notre humanité !
Chant : « Voici le temps du long désir » par le Chœur des Moines de l’Abbaye de Tamié