Notre-Dame de Pépiole Bienvenue dans notre chapelle

Bonne Nouvelle : aujourd’hui, il vous est né un Sauveur !

25 décembre 2022

                 Nativité San Marco

Nous avons suivi l'étoile et écouté les paroles venues d'ailleurs, des mots venus du-dedans : ces mots s'écoutent dans les paroles du Livre, ils font signe au creux de notre chair, ils font rougeoyer notre braise d'humanité.

Nous avons écouté une Voix :

« Va vers cet enfant à naître ! Tu trouveras, en lui, une vie portée à sa plus féconde intensité, une vie dont la promesse est pour toi, pour chacun, pour tous ! Va t'abreuver à cette Source vive ! »

Nous voici descendus au creux de la chair d'humanité pour écouter et prendre des nouvelles de ce Verbe, qui se donne, là, petit enfant. Il est l'humain en qui le souffle travaille sans obstacle et la lumière sans retenue. Il est parole dans la chair du monde, une parole   d'en haut qui vient féconder nos mots, nos liens, nos rencontres ; une Parole qui fait ce qu'elle dit, qui est ce qu'elle fait.

 

Prière

Dieu notre Père, voici Noël qui nous rassemble : nouveau Noël dans la marche de nos jours, nouvelle fête qui nous fait lever les yeux vers l'étoile de ton Christ. Ton Fils, par sa venue, renouvelle notre cœur ; il nous aide à mieux voir dans quelle histoire de l'univers il s'inscrit, quel sens il donne à notre vie, vers quelle Pâque il nous conduit, lui qui a pris chair de notre chair et qui se dit le Frère de chacune et de chacun. Béni sois-tu de nous mettre à son écoute et de nous mener vers la demeure où il nous donne rendez-vous, près de Joseph et de Marie.

Nous avons retrouvé Marie au cœur de cette nuit, Marie à la plénitude de la longue attente d'un peuple, Marie nouveau visage de cette humanité en errance. Et nous entendons sa voix qui nous dit le mystère :

« Je pétrissais le pain dans la simplicité de ma maison, pain pour la faim du corps, pain de Parole qui rassasie le cœur ! Il y a eu ce regard d'en haut, cette main de l'ange au revers de la nuit et le feu de la visitation au profond de mon ventre. Alors, sans trop savoir, j'ai dit « Oui » à ce qui commençait en moi… »

Cette dilatation au centre de Marie, c'était le visage de l'Emmanuel qui commençait en elle. Dieu à naître, promesse d'être, à jamais inscrite sur le parchemin de notre fragilité humaine.

Prière

Dieu notre Père, voici Noël sur terre avec la tendresse pour flambeau ! Devant toi, nous faisons mémoire du long chemin parcouru par notre humanité pour voir cette lampe s'allumer et sa flamme grandir ! Chemin jamais achevé, tant notre humanité revient volontiers à ses ténèbres. Long chemin patiemment tracé depuis les jours de création. Nous faisons mémoire de ta parole première au commencement des mondes : « Comme cela est bon » ! Merci, Père, pour la bonté de la nature entre tes mains de Créateur. Merci, pour la grandeur de l'humain découvrant cet univers et nommant les plantes et la foule des vivants. Merci pour la patience laborieuse des hommes et des femmes, apprenant à survivre au milieu des éléments déchaînés. Merci pour l'humain, créateur joyeux entre les mains de son Potier, toi notre Dieu, notre Père…

Du livre d'Isaïe

Pour la cause de Jérusalem je ne me tairai pas,
pour Sion je ne prendrai pas de repos,
avant que sa justice ne se lève comme l'aurore
et que son salut ne flamboie comme une torche.
Les nations verront ta justice,
tous les rois verront ta gloire.
On t'appellera d'un nom nouveau,
donné par le Seigneur lui-même.
Tu seras une couronne resplendissante
entre les doigts du Seigneur,
un diadème royal dans la main de ton Dieu.
On ne t'appellera plus « la délaissée »,
on n'appellera plus ta contrée « Terre déserte »,
mais on te nommera : « Ma préférée »,
on nommera ta contrée : « Epousée »,
car le Seigneur met en toi sa préférence,
et ta contrée aura un époux.
Comme un jeune homme épouse une jeune fille,
celui qui t'a construite t'épousera.
Comme la jeune mariée est la joie de son mari,
ainsi tu seras la joie de ton Dieu.

 Dans nos déserts aujourd'hui une parole retentit. Nous sommes pris nous voici entraînés dans cet Avent de Dieu, nous voici mis en route ! La Voix de Dieu nous arrive comme une question, comme une aile d'ange fracturant notre nuit : elle se pose à même la terre, sur chacun de nos visages. Question de vie ou de mort, qui nous empêche de sommeiller et fait de nous des pèlerins, pour toujours. Question que seul un Dieu peut nous poser…

« Qu'est-ce qui, en toi, demeure encore à naître ? » « Car, le Christ serait-il mille fois né à Bethléem, et non en toi, tu restes perdu à tout jamais… (Silesius)

« Mes amis, mes frères, mes petits, rapprochons-nous de cette grotte où est né le Christ. Je l'ai vu cette grotte, elle est faite pour les bêtes et les pauvres, elle est faite pour l'humanité entière, aidez- moi à la rebâtir ici, deux fois ; une fois dans cette campagne d'Assise que j'aime, une deuxième fois dans vos cœurs que j'embrasse.

C'est la lumière que j'appelle et que je bénis. Que les cloches tintent et sonnent et disent partout que nous en sommes au début de l'amour, au sourire du naître que nous nous sommes donnés. Un enfant, un tout petit enfant, plus perdu qu'un agneau sous le ventre de sa mère. Ce sont les mères que j'appelle, toutes les mères de toutes les époques, de tous les lieux et de tous les âges.

– Regarde François, regarde, c'est moi, j'arrive, il vient de naître, je te le donne. Le voici enfin celui qui saura veiller sur nous le voici enfin l'éternellement simple, l'éternellement rieur, l'enfant de Dieu et d'une jeune femme de Galilée, le fruit si tendre des noces de lumière. Regardez cet enfant, regardez-le longtemps et vous verrez ce que le monde cache, cette masse de lumière sous la peau grise du monde.

Allez maintenant, allez en paix sur vos chemins de vie, dans la forêt du temps, Rien ne tuera l'enfance, rien ne peut arrêter le chant d'enfant, la vieille chanson qui vient de naître… » Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai…. (Saint-François d'Assise – Extrait d'un texte de Christian Bobin écrit pour une crèche géante.)