Notre-Dame de Pépiole Bienvenue dans notre chapelle

Dimanche de Pâques – 17 avril 2022

La résurrection a été célébrée par le Père Michel DENIS, à l’aurore, au puits du jardin.

Voici, ci-dessous, les textes et les méditations qui ont été proposés à l’assemblée des fidèles :

Cantique des Cantiques

Introduction

Au centre de la Bible, nous lisons un petit livre, à peine huit chapitres : le Cantique des Cantiques, le Chant des Chants. Dans un jardin, nous entendons deux voix en dialogue d'Alliance : la voix du Bien-Aimé et celle de la fiancée. Le Christ, Bien-Aimé du Père et notre humanité en quête l'un de l'autre : nous pensions chercher Dieu avec angoisse et dans la nuit et voici que nous découvrons que Lui, le premier, nous cherche d'un grand désir. Il vient à notre rencontre depuis le commencement des mondes.

Lecture du Cantique des Cantiques

2,08 J'entends la voix de mon bien-aimé ! C'est lui, il vient… Il bondit sur les montagnes, il court sur les collines,

09 mon bien-aimé, le voici, c'est lui qui se tient derrière notre mur : il regarde aux fenêtres, guette par le treillage.

10 Il parle, mon bien-aimé, il me dit : Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et va vers toi-même…

11 Vois, l'hiver s'en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies.

12 Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s'entend sur notre terre.

13 Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…

14 Ma colombe, au creux du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j'entende ta voix ! Ta voix est douce, et ton visage, charmant.

5,1 Je suis entré dans mon jardin, ma sœur fiancée : j'ai recueilli ma myrrhe, avec mes aromates, j'ai mangé mon pain et mon miel, j'ai bu mon vin et mon lait.

02 Je dors, mais mon cœur veille… C'est la voix de mon bien-aimé ! Il frappe ! – Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma toute pure, car ma tête est humide de rosée et mes boucles, des gouttes de la nuit.

8,05 Qui donc est celle-ci qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? Sous le pommier, je t'éveille, là où ta mère t'a enfantée ; là, elle t'a enfantée et mise au monde.

06 Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l'amour est fort comme la Mort, la passion, implacable comme l'Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine.

07 Les grandes eaux ne pourront éteindre l'amour, ni les fleuves l'emporter.

 Commentaire

Déjà, en cette nuit, la lumière de la Pâque a brillé, elle resplendit en nos cœurs jusqu'au jour d'éternité, elle annonce le Bien-Aimé qui vient, éveillant tout sur son passage.

La nuit n'a pu retenir le corps de Jésus : en lui monte le désir de recommencer un autre âge.

La terre craque où Jésus le Christ se dresse : création nouvelle et éternelle, comme en ce commencement où Dieu lui donna son Esprit, son souffle, une voix dans le jardin de la Genèse.

Et Jésus nomme la chair de sa chair : la plaie qu´il porte à son côté s´ouvre pour qu´un peuple en renaisse.

Voici le temps où Dieu se hâte : de sa main il couvre les eaux, Il en tire un monde nouveau, partout la vie refait surface. Ne cherchons plus le Vivant parmi les morts ! La mort est morte sous nos yeux nous qui croyons en sa grâce.

Apocalypse : Introduction

A la toute fin de la Bible, nous nous retrouvons dans une Ville-Jardin, descendue d'auprès de Dieu, la Jérusalem d'en-haut, irriguée par la Source des eaux vives. C'est la grande révélation du Livre de l'Apocalypse. Si nous sommes baptisés dans la mort de Jésus, le Christ ne peut être qu'en avant de nous : nous faisons mémoire de notre avenir, et nous laissons être en nous-mêmes la Source de l'origine, la joie grave et imprenable qui traverse toute tristesse. Notre vie est exposée, parfois raboteuse, mais sous les cendres une étincelle jaillit : une joie que rien ne peut entailler car elle est taillée dans le bois de la Croix. Cette joie, nul ne pourra nous l'enlever : elle vient de la Lumière qui a fait passer la mort derrière nous. C'est la joie du Christ, de l'Amen qui ensemence l'hiver du monde. Le Premier et le Dernier, le Vivant.

Lecture de l'Apocalypse de Jean

21,01 Alors j'ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s'en étaient allés et, de mer, il n'y en a plus.

02 Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l'ai vue qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son époux.

03 Et j'entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.

04 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était ancien s'en est allé. »

05 Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. »

06 Puis il me dit : « C'est fait. Moi, je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l'eau de la source de vie, gratuitement.

22,12 Voici que je viens sans tarder, et j'apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu'il a fait.

13 Moi, je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.

14 Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront accès à l'arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville.

16 Moi, Jésus, je suis le rejeton, le descendant de David, l'étoile resplendissante du matin. »

17 L'Esprit et l'Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu'il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu'il vienne. Celui qui le désire, qu'il reçoive l'eau de la vie, gratuitement.

20 « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus !

21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !

Commentaire
Oui ! Dieu révèle sa lumière à nous qui passons par la nuit.
Et nos yeux s'ouvrent aujourd'hui sur la terre nouvelle : nous te rencontrons, Dieu vivant !
Oui ! Dieu nous dévoile son visage après l'exode et la nuée.
Et dans nos yeux danse un reflet de l'aurore pascale : nous buvons à ta Source, Dieu vivant !
Oui ! Dieu nous découvre sa présence et l'allégresse des sauvés.
Il nous donne de trouver la paix dans la joie de ses noces : tu nous habilles de ta lumière, Dieu vivant !
Oui ! Dieu nous attire en son mystère avec la force de l'Esprit. Et dans nos corps monte la vie jusqu'à l'aube éternelle : avec Jésus, tu nous ressuscites, Dieu vivant !

Evangile de Jean

Introduction

A la croisée de l'Ancien monde et du Nouveau, nous entrons encore dans un Jardin avec Marie de Magdala, au passage de l'aurore du premier jour de la semaine. Jour Un, jour Unique comme celui où Dieu dit : Que la lumière brille dans les ténèbres…

Avec Marie de Magdala, encore dans la nuit, nous allons, les yeux fixés sur les cailloux de la séparation et de la solitude. Avec Marie de Magdala, écrasés par la pesanteur qui habite le malheur, nous fixons avec stupeur le vide de l'absence. Marie de Magdala est venue pour embaumer le passé, enfermée dans la prison de la nostalgie. Comme elle, nous aussi parfois, nous cherchons en arrière la consolation et l'espérance…

Lecture de l'Evangile de Jean

20,01 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c'était encore les ténèbres. Elle s'aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

11 Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds, à l'endroit où avait reposé le corps de Jésus.

13 Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a déposé. »

14 Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus.

15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as déposé, et moi, j'irai le prendre. »

16 Jésus lui dit alors : « Marie ! » S'étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c'est-à-dire : Maître.

17 Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

18 Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu'il lui avait dit.

Commentaire

Marie cherchait en arrière d'elle-même une consolation qui se lève en avant d'elle-même. Comment s'est-elle retournée pour se laisser surprendre et s'ouvrir à la vie qui se donne autrement ?  Au milieu de sa nuit, de notre nuit, une Voix se fait entendre, une Parole au-dessus de toute parole, une parole matinale qui veille sur nous et nous tourne vers notre à-venir.

Une Voix qui dit notre nom, une Parole qui nous appelle à naître. Et le Jardinier de notre renaissance nous dit : « Je suis vivant et tu vis toi aussi ; entre en alliance avec moi par-delà la mort et le désenchantement. Ne te laisse pas retenir dans l'immobilité du moment mais entre dans le présent de ta vie ».

Comme Marie de Magdala, Jésus le Ressuscité nous réveille pour nous envoyer vers d'autres rendez-vous : « Va vers mes frères et dis-leur… »

Dis-leur qu’une immense bonté pénètre l’univers.

Dis-leur que Dieu n’est pas ce qu’ils croient :

il est un vin que l’on boit, un festin partagé
où chacun donne et reçoit.

Dis-leur qu’Il fait entendre sa voix dans la lumière de midi ;

Il s’approche et s’enfuit bondissant vers les sources.

Dis-leur que sa voix seule peut t’apprendre ton nom.

Dis-leur qu’il est ton espace et ta nuit, ta blessure et ta joie.

Mais Dis-leur aussi qu’il n'est pas ce que tu dis et que tu ne sais rien de lui.